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Après une grosse bise aux copains à St Barth, nous voilà à St Martin : « y’a plus qu’à » se remettre au travail ! C’est toujours difficile de se lancer dans ces périodes de travaux. Par quoi commencer ? Sans compter que les 3 premiers jours nous bougeons 2 fois / jour de place au mouillage afin de trouver l’endroit le plus calme possible en terme de mer pour travailler sur les chantiers. Et finalement, … on va au port ! Ce n’est pas le confort de la vie quotidienne qu’on trouve ici (pas d’électricité, eau en sus de la place qui n’est déjà pas donnée, deux douches rustiques seulement pour tous les plaisanciers) mais au moins Levenez ne se dandine pas à chaque passage d’annexe et le ponton est bien pratique pour préserver le teck du bateau !
L’étanchéité, encore et toujours !! Les 5 mois à terre ont probablement bien fait jouer les joints sur le pont exposé au soleil fort et le travail est conséquent.
Les panneaux : et oui il y avait encore un joint auquel nous n’avions pas touché ! Celui entre le pont et le cadre alu du panneau. On démonte, on nettoie, on ponce, primer, sika, on repose et on nettoie ! Ça se finit à la frontale mais on arrive à faire les deux panneaux en une journée ! 😅 Ça c’est fait !
On passe aux poulies de renvoi des écoutes. Pas une mince affaire. On démonte – difficilement – ponçage, primer, séchage, peinture, séchage, remontage (qu’on essaye étanche), on ressert le lendemain, on test, et … pour tribord on est bon pour recommencer ! 😫
Ensuite il y a toujours un pontet par ci, une fixation de tangon par là, les balcons arrières, et d’autre petits accastillages sympathiques.
Nous reprenons ce rythme bien connu de déménager une cabine le matin, la réaménager le soir, la déménager à nouveau le lendemain car les temps de séchage ou aléas ne nous ont pas permis de finir dans la journée, … Les vaigrages (sorte de plafond) démontés essayent difficilement de trouver leur place dans tout ça. On a développé une sacré capacité d’efficacité dans ces manutentions !! 💪😄
Nous trouvons également une solution pour rendre étanche le panneau de la descente (car lors de déferlantes l’eau s’infiltrait dans les escaliers et sur les planchers à l’intérieur ce qui, en plus d’être pénible, est dangereux car tout devient très glissant). Avec l’aide d’une voilerie nous mettons en place une couverture de protection sur le panneau, on espère que ça va fonctionner !!
Gros sujet non prévu : le changement du gréement. Et là vous vous demandez pourquoi on ne l’a pas fait à Trinidad ?! On se pose la même question !! 😅 Ça aurait été tellement plus simple avec le mât à terre. Pour limiter les frais on décide de tout démonter et remonter nous-mêmes. Le gréeur surchargé a du mal à nous donner un délai pour faire les nouveaux câbles, mais un matin il nous donne le feu vert. Annulation de tous les plans du jour : priorité au démontage des haubans. Jed passe 4h dans les airs à monter descendre le long d’un mât tenu seulement par le hauban du génois (à l’avant), le patara (à l’arrière) et une drisse de chaque côté. Nous ne faisons pas les malins lors des petites rafales en voyant la flexion du mât d’un côté et de l’autre…! A force de monter descendre mon capitaine, j’oublie une fois de fermer un taquet et Jed aurait pu descendre bien plus vite que le raisonnable… ✨ Le soir même nous arrivons à apporter au gréeur (Patrick) l’ensemble des câbles à refaire – je ne suis pas peu fière de mon capitaine qui s’est surpassé 💪😍. Patrick est efficace de son côté aussi puisque le lendemain soir nous récupérons les câbles tout neufs. C’est parti pour le remontage ! En 3 jours le gréement est polishé et presque totalement remplacé. Il nous manque encore l’étai de trinquette qui visiblement ne passionne pas le gréeur. Espérons qu’il ne fasse pas traîner trop longtemps ! Après plusieurs relances, l’étai de trinquette est prêt. Evidemment c’est le jour où nous nous étions arrangés pour nous faire prêter une voiture et faire l’expédition courses et carburant ! 😏 Adaptation des plans, et on réussit à tout faire. Patrick vient ensuite régler ce gréement tout neuf. Que c’est bon de voir le mât de nouveau bien tenu !!
Nous préparons le « Grab Bag » qui est le sac que nous prenons en cas d’évacuation du navire. C’est toujours sympa de préparer ce genre de chose 😁 On y met de quoi réparer le pneumatique du radeau, des pavillons SOS, une ligne de pêche, de la nourriture, de l’eau, 2-3 éléments de pharmacie et plein d’autres petites choses utiles.
Après avoir déclenché nos gilets à Barbuda, on n’oublie pas de remplacer les bonbonnes et percuteurs.
Nous remplaçons les piles de tous les équipements de sécurité (perche IOR, lampe à retournement de la bouée fer à cheval, lampes torches, etc.).
Nous vérifions le serrage de tous les colliers du réseau d’eau et moteur, de toutes les manilles sur le pont et de la fixation du régulateur d’allure. On vérifie également que les passe-coques ne soient pas obstrués et que les filtres des pompes de cale soient propres.
On résout, assez vite pour une fois, un problème d’eau dans les fonds de cale. Avis aux plaisanciers : la fuite venait d’un petit bouchon desserré à l’arrière du waterlock (pièce dans le circuit de refroidissement du moteur). Pour une fois on a trouvé la cause rapidement et on l’a traitée tout aussi vite (juste à resserrer le bouchon à la main). Ça fait plaisir de cocher la tâche aussi vite !! 😃 On profite d’être la tête dans le moteur pour faire les niveaux nécessaire, changer les filtres qui le doivent et nettoyer le filtre à air.
Quel sujet…! Déjà la bonne nouvelle c’est qu’on a changé la gazinière, et c’est un vrai confort en plus !!! 🥳 Ceci-dit, je ne suis pas sûre que ça me donne suffisamment de passion pour tenter des plats gastronomiques en mer, mais sait-on jamais ! 😄 Sans parler de cuisine gastro, nous n’échappons pas à la préparation de la longue liste de course pour l’avitaillement, aux longues heures de courses, et au casse-tête du rangement (de manière accessible et facile bien sûr !) Comme pour la transat aller, je cuisine quelques plats en avance pour les premiers jours. En revanche je ne fais des bocaux que de viande. Pour le reste on jonglera entre ce qu’on a envie de manger, ce qu’on est capable de cuisiner, et la péremption des produits ! Cette fois-ci on tente une organisation dans des caisses en plastiques situées dans la cabine avant, ce qui évite de chercher dans tous les placards saturés qui sont sans dessus dessous au bout de 24h.
La catégorie fourre tout !! Commençons par la grande bonne surprise suite à une mauvaise surprise : l’anémomètre. Cet instrument de navigation nous indique la force et la direction du vent. Bien que beaucoup de navigateurs avant nous s’en soient passé, il s’avère que ces informations sont très utiles. Et voilà que sur les dernières navigations il nous fait des caprices en nous donnant des informations abérantes (40nds de vent quand il devait en avoir 15) voir carrément en boudant (plus d’information du tout). Nous voila partis dans une recherche de panne, puis au constat avec le fabriquant qu’il faut changer la tête de l’instrument. Ce qui veut dire, en plus de la facture, une commande et le risque du délai qui va avec. Et bien nous avons été bien chanceux : envoi lundi par le constructeur, réception le jeudi, installation le vendredi ! 👌 Un gros soucis en moins !!
Une matinée est consacrée au nettoyage complet des wc : démontage de tous les tuyaux pour un récurage intense. C’est jamais vraiment cool de passer la matinée à gratter du caca sec mais on se réjouit de faire ça par anticipation et ainsi de limiter les problème de toilettes bouchés en pleine traversée ! 💩🤢🤞
Nous changeons la pompe à eau de mer qui a rendu l’âme suite à 5 mois d’inactivité à Trinidad.
Et puis pleins de sujets :
Et puis, les traditionnelles dernières lessives avant de partir ! Jed me dépose en annexe au plus près et reviendra me chercher. C’est sans compter les averses torrentielles !! Pas question que le linge tout sec se fasse mouiller ! Alors on attend que ça passe : moi à la laverie Jed au bateau (ça tombe bien, on a rien à faire à J-2 du départ). On attend encore, « ça se calme chez moi », « moi c’est le déluge »… notre patience commence à faiblir. Allez on tente ce créneau ! Râté, Jed arrive à la laverie TREMPÉ ! Mais entre temps ça c’est calmé alors on tente le retour. Encore raté !! On limite la casse tout de même avec seulement quelques linges à refaire sécher à l’arrivée.
Au milieu de tous ces préparatifs on n’oublie pas notre déclaration d’impôts (rapide dans notre situation 😁) ! En bons citoyens on fait également nos procurations pour les législatives, ce qui nous vaut une ballade de 4km A/R sur le goudron rôtissant sous les 30° ambiants 👍
On réactive le téléphone satellite qui nous permet de communiquer en pleine mer, ainsi que le boitier SPOT qui émet notre position en pleine mer également.
Nous envoyons au Cross Gris Nez (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage maritimes) toutes les informations qui leur permettraient de nous secourir en cas de besoin.
Et enfin, on fait un test antigénique, la demande d’autorisation de voyage aux Bermudes et la clearance de sortie.
Tobago aussi a droit à ces petits sujets préparatoires. Cela commence par la visite du vétérinaire pour un rappel de vaccin et une attestation de bonne santé qui nous permettront de faire une demande aux Bermudes pour accoster avec notre petite truffe voyageuse ! Il a aussi droit à son avitaillement spéciale traversée : on fait le plein de croquettes, pâtés, friandises et jeux pour lui faire passer la nostalgie des grandes plages de Barbuda ! Nous prévoyons un système de tuyau non encombrant dans le cockpit pour rincer ses besoins à l’eau de mer. Avant le départ il a aussi droit à une petite douche pour plus de confort en mer !! 😜 Le sujet qui nous donne le plus de fil à retordre est de lui trouver des chaussures (ou n’importe quoi qui pourrait faire l’affaire) pour le gras bag. Imaginez : l’évacuation du navire se passe bien, on a tout prévu, on a de quoi être géolocalisés, de quoi manger et boire, de quoi se protéger du soleil et du froid, toutes les conditions pour survire sont réunies, et… ses petites griffes percent le radeau ! 😫
Tout ça ne le préoccupe pas trop ! Pendant qu’on travaille Tobago est tranquille ! 😎 Le rythme de Trinidad lui est vite revenu et comme d’habitude il n’est pas dans nos pattes et trouve sa place au milieu du bazar sans rien toucher !
Fait avec amour par Jed & Piline