Après avoir reporté le départ d’un jour faute de temps de préparation, nous voilà en mouvement sur l’eau !!!! ☺️ La manœuvre pour quitter la place au ponton s’est faite en douceur – forcément avec une barre qui répond dans le bon sens ça fonctionne mieux ! 😏 On passe les premières heures au moteur pour s’écarter vers l’Est de la route à faire, afin d’anticiper le fort courant qui nous poussera vers l’Ouest. Tobago avait bien oublié toutes ces sensations et n’est pas du tout serein 😅 ce qui le rend très câlin !! ☺️ Et puis enfin, on hisse les voiles!! Une inversion des ris dans la GV nous fait nous y prendre à deux fois mais c’est vite et calmement réglé. On envoit le génois et… c’est parti mon kiki!!! Levenez est tout excité et avec seulement 11 noeuds de vent il s’élance à 7noeuds au près serré (à 30 degré du vent). Le vent forcit peu à peu, la mer aussi. Malgré 2ris dans la GV et 1 dans le génois on file à 6-8 noeuds ! La gîte est prononcé et le mal de mer commence à faire son grand retour 🤢 En général ses copains « qu’est-ce qu’on fait là » et « ne me parlez pas d’une traversée » le suivent de près ! 😩 Et avec cette fatigue moral, chaque détail devient insupportable. Comme les drosses du secteur de barre qui font du bruit parce qu’on ne les a pas regraissées en le re-re-remontant, la nourrice accrochée la jupe qui – à cause de la forte gîte – fait du surf, la fermeture du pantalon de ciré qui est grippée, la pompe d’eau de mer qui ne fonctionne pas, … Tobago n’est vraiment pas rassuré. Il a dû mal à trouver sa place, reste parfois bloqué dans une position improbable, gardant la queue entre les jambes. Et voilà que je remarque un œil gonflé et une plaie sur la pâte qu’il s’est trop grattée. 😳 On pense soit à une allergie à de nouvelles friandises données pour l’occasion, soit il s’est pris une drisse dans l’œil lors d’une manœuvre et s’est gratté la patte au sang par stress… 😔 Mais il ne se plaint pas, il essaye de gérer comme il peut sans rien dire alors qu’il est complètement apeuré 😇. Pour border la GV correctement nous avons baissé la capote. Nous n’avons donc aucune protection contre les déferlantes qui arrosent généreusement et fréquemment l’ensemble du bateau (et de l’équipage!). C’en est trop pour Tobago qui – alors qu’habituellement il ne veut jamais rentrer en nav – se réfugie à l’intérieur. Après un moment on rentre aussi et on le voit installé sur le canapé! 😄 A conditions exceptionnelles, règles exceptionnelles, il y passera toute la nuit. Certaines déferlantes arrosent même l’intérieur du bateau (à cause du panneau de descente visiblement pas étanche!!) 😵
Malgré notre stratégie de départ vers l’Est, le courant est trop fort et même en restant à 30 degré du vent nous n’arrivons pas à passer au vent des îles. Nous devons donc traverser de nuit le canal (entre-deux îles où les accélérations de vent et les mélanges de courants peuvent créer des conditions sportives) entre Carriacou et Union (Grenadines) 👌. Il est 03h, Jed s’en charge seul pendant que je réussi enfin à dormir, soulagée des derniers repas 🤮 Le canal traversé le capitaine suggère un stop à Union. Validation immédiate de l’équipage. Pour l’instant on s’arrête, reposant nos corps et nos esprit le temps que la météo s’adoucisse. Pas question de faire de clearance, espérons que nous ne soyons pas contrôlés. Quel bonheur de retrouver des eaux cristallines ! 🤩
Le mouillage est très rafaleux jour et nuit mais ça ne nous empêche pas de nous baigner, on avait si hâte !!! Nous retrouvons peu à peu notre vie rêvée, même si ces quelques jours en toute illégalité nous obligent à rester discrets et à ne pas trop aller à terre. On essaye de trouver l’équilibre entre reprendre des forces pour la suite de la navigation et réparer les nouvelles surprises 🙄 (fixation du matrau bâbord qui s’est arrachée, drosses du secteur de barre à graisser, pompe à eau de mer, écrou pour le pilote à refixer). On retrouve la fraîcheur de la douche dans le vent, les cheveux salés, l’air frais du soir dans le cockpit, le noir de la nuit pure de tout éclairage artificiel, les petites fessounes de Tobago en l’air à l’avant de l’annexe, … que de petites choses caractéristiques de notre quotidien marin qui nous avaient terriblement manquées.
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Après quelques jours, la météo se calme et nous reprenons notre route. Vous commencez à avoir l’habitude des changements de programme : nous décidons de faire un stop sur la route en Martinique, ne résistant pas à l’envie de partager un dernier moment antillais avec nos amis Henri & Lorraine ! Quelques erreurs au départ avec la GV haute avant de remonter l’ancre nous donne un petit coup de chaud mais pas de casse on a eu de la chance ! Le vent est encore soutenu et nous cherchons la meilleure configuration de voile pour que la navigation soit plus agréable que la précédente. GV 2 ris + génois : sur-toilé ! GV 2 ris + trinquette : sous-toilés ! Nous optons pour génois seul et à notre grande surprise nous tenons cap et vitesse ! Levenez est encore en pleine forme et file entre 6 et 8 noeuds !! C’est encore une navigation avec une gîte prononcée. Les canaux sont raisonnables et sous le vent des îles nous ne sommes finalement pas si devantés. Des oiseaux nous accompagnent. Quelques grains dans la nuit nous font enrouler en partie le génois et perdre du cap. Tobago s’habitue de mieux en mieux. Nous finirons les 2h dernières heures au moteur avant de retrouver St Pierre sous un crachin breton. Crachin qui reste présent tous les jours 😁 Un peu dur pour le moral surtout que nous mettons encore beaucoup d’énergie à gérer des problèmes sur le bateau et ça commence à faire beaucoup !
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Dimanche 06h on lève l’ancre. Direction Marie-Galante – Guadeloupe. On prend le pari de gagner la course avec le soleil. Nous devons traverser d’Ouest en Est le canal de la Dominique, qui parfois peut être dur. Aujourd’hui il nous laisse passer sans trop de difficultés. La navigation est rythmée par les grains. Le schéma d’un grain c’est : accélération du vent & fortes rafales, vent qui tourne, pluie, puis plus de vent. Un grain non anticipé = il faut essayer de réduire les voiles sous la pluie et un vent fort, risque de casse, de déchirure de voiles, de blessure ou d’homme à la mer. Un grain anticipé = réduire les voiles, mettre sa veste de quart, attendre tranquillement que ça passe, enlever sa veste de quart, renvoyer les voiles. La navigation a donc été plutôt active : enlever sa veste de quart, affaler la GV, envoyer le génois complet, remettre sa veste de quart, (…10min après…) enlever sa veste de quart, enrouler le génois, hisser la GV, renvoyer un bout de génois, etc. La veste de quart gardée pendant une manœuvre m’a donné un bon coup de chaud, ajoutez à cela les changements de vitesse à cause des grains, des pertes de vitesse dans des creux, voilà monsieur Mal de mer qui revient 🤢 Et puis 18h, nous arrivons au mouillage, avant que le soleil soit couché !! 😃💪👊 Le capitaine peut être fier, nous avons filé avec une moyenne de 6,6nd sur 12h et une pointe à 10,9nd !!
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Fait avec amour par Jed & Piline