Dimanche 13 décembre 2020 * Jour 1
Jour du départ !! Nous savourons la joie de nous réveiller l’un à côté de l’autre, après une nuit complète! On s’affaire aux derniers préparatifs, on déjeune. L’envie de partir déborde, et à la fois un petit stress pointe le bout de son nez.
14h15 : C’est l’heure de dire au revoir à Manfred (de la Talisker Whisky Atlantic Challenge) qui revient juste à temps, bateau Malotru, Massimo (marinero avec qui nous avons sympathisé, il nous avait amarrés à notre arrivée, et il nous largue un mois après pour le grand bain), un bateau ami de Malotru qui nous salue aussi de loin. On est émus de partir enfin, et tous ces bras & ces sourires intensifient ce moment.
Sortis du port, on est bien. Le ciel est bleu, l’île éclate de beauté sous un soleil radieux, le Teïde (montagne de Tenerife) se détache majestueusement d’une couronne de nuages, la mer est calme. Le petit stress a laissé place à une Joie profonde et paisible. « Ça y est…! » Nous longeons la côte de la Gomera au moteur car nous sommes abrités du vent par les îles de la Gomera et de Tenerife. On savoure ces premiers moments. Nous restons un moment debout dans le cockpit, dans les bras l’un de l’autre, paisiblement heureux. Pour couronner le tout, un beau couché de soleil introduit cette première soirée en mer. 19h : Le vent arrive finalement et nous filons rapidement à 6-7 nds au travers. Le hachi parmentier préparé en avance est apprécié!
Jed commence son quart. Nous tentons quelques nouveautés. Celui qui dort se met à l’avant (plutôt qu’à l’arrière ou dans le carré). Malgré le bruit de l’eau sur la coque (qui donne envie de faire pipi 1000 fois / heure!!), c’est supportable et on est bien calés. Celui qui fait son quart reste à l’intérieur, allongé dans le carré, et sort toutes les 20 minutes faire son check. Avec le report des instruments de navigation sur la tablette, c’est un vrai confort d’être dedans sans être aveugle. On dépense beaucoup moins d’énergie à se réchauffer et la nuit est plus reposante.
23h : à mon tour de prendre le quart. Le vent a molli, nous avançons à 4nds. Je ne résiste pas à commencer le quart dehors car le ciel nous offre vraiment un tableau merveilleux. Toutes les étoiles sont de sortie et elles scintillent plus les unes que les autres. L’île d’El Hierro se dessine sur notre bâbord tandis que derrière nous la Gomera s’efface délicatement. Le vent continue de diminuer. Je règle souvent le génois pour éviter qu’il ne fasceille. Et quel spectacle m’offre le ciel à chaque fois que je lève les yeux sur la voile! Une pluie d’étoiles filantes me tient compagnie.
Après la molle, la pétole! Notre moyenne de la dernière heure étant à 1,6nds, nous rallumons le moteur. 4h après le vent revient. Je réveille Jed et lui dit ce que je compte faire pour qu’il sache que je manœuvre dehors. Ensuite, gestion de la manœuvre comme une grande, sous une petite bruine qui mouille pour plus de fun! 😅 07h : milieu du dernier quart, je sens que je dois manger. Je vais au plus simple : un cookie! Je sens qu’il passe moyennement mais je me force à le manger pour ne pas tomber dans le guette-à-pans du mal de mer! Aussitôt avalé, aussitôt servi aux poissons 😁 J’ai juste eu le temps de renfiler le gilet avant de sortir me jeter sous le vent! 08h : Jed se lève avant son réveil. Il m’a aperçu dehors et veut être sûr que tout va bien 🥰
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Lundi 14 décembre 2020 * Jour 2
Quand Jed se lève je file me recoucher pour une sieste. Je mange un bout, puis retourne dormir. Je mange à nouveau pendant que Jed va faire une sieste. Matinée très intense!! 😜 Nous essayons de ne pas forcer, ne pas prendre dans nos réserves dès les premiers jours. La patience obtient tout paraît-il, alors il faut être patient avec soi-même, accepter que le corps a besoin de temps pour s’amariner, accepter de ne rien faire les premiers jours. Moi qui étais un peu fière de ne pas avoir le mal de mer (alors que je n’y suis pour rien!), voilà une petite dose d’humilité qui me remet à ma place!
Malgré une température encore fraîche, le ciel se découvre petit à petit : grand ciel bleu à tribord, ciel tout couvert à bâbord. Mais le soleil parvient tout de même à sécher le bateau. Nous avons de la chance car les conditions de mer sont très raisonnables. On se laisse même tenter par un déjeuner dehors! Vive la quiche, déjà prête, qui peut se manger froide!
Pendant ma sieste (oui encore!!) de l’après-midi, Jed se rend compte que la manille du point d’amure du génois sur l’enrouleur est défaite. La vis de la manille est totalement dévissée et a atterri sur l’enrouleur… Oui, une petite vis à l’avant du bateau, qui ne cesse de bouger, n’est pas tombée à l’eau mais est restée sagement sur l’enrouleur attendant qu’on la replace !! ✨
Pêche : nous avons eu une dorade coryphène. Mais notre état vaseu + les plats déjà prêts à manger ces premiers jours nous on poussés à remonter la ligne tout doucement pour lui laisser une chance de se décrocher. Chance qu’elle a saisie !
Le reste de l’après-midi est une alternance entre le lit et la banquette du carré. L’important étant d’être en position horizontale ! Pour avoir une impression de changement, on échange de place de temps en temps! Puis finalement on trouve la place de se coller un moment tous les deux sur la banquette du carré 🥰
Vient ensuite l’heure du dîner, je me répète mais on ne regrette vraiment pas les plats préparés en avance !! Rien que d’être assis pour manger peut s’avérer périlleux, alors s’il fallait cuisiner..! 🤢
C’est reparti pour les quarts de nuits. Cette fois-ci on teste la cabine arrière. En effet le bruit de l’eau est bien présent à l’avant, tandis que le roulis devrait être supportable à l’arrière.
Mardi 15 décembre 2020 * Jour 3
Le soleil fait vite sa place au levé du jour, ce qui est très agréable. Nous savourons un moment tous les deux dans le cockpit, légèrement chauffés par le soleil (on n’enlève pas pour autant les bonnets, double pulls, pantalon et chaussettes!!) Le reste de la journée se passe toujours en position horizontale. Je me tente à regarder des films, ce qui indique déjà un espoir de mieux!! Mais ce n’est pas encore gagné!
Fin de journée, petit coup de blues pour moi. Ma force et ma paix viennent de Jed. Et on a beau être ensemble, chacun dans son coin on ne se voit pas vraiment. C’est un passage bien sûr, le temps de s’amariner. Mais ça laisse le temps aux peurs de remonter. Comme on fait le minimum vital ces premiers jours, on a pas encore eu le courage de vérifier les passes-coques, les fonds de cale, ni la réparation sur le réservoir… Et donc sans avoir constaté que tout va bien, je ne suis pas sûre que tout va bien!! Et s’il y avait un problème, je n’aurais pas du tout le courage de le régler… Et puis pourquoi on est là déjà ??! Traversée du Pacifique? Hors de question!… Cette traversée va être comme la traversée des Canaries (où je ne me suis pas amarinée pendant les 6 jours) mais en 4 fois plus long!!… 😩 Bref, je sors prendre l’air et laisse évacuer quelques larmes silencieuses. Jed a dû sentir ce coup de mou car à peine rentrée, il se lève, vient me donner le pled et me borde avec plein de tendresse. Ça va déjà beaucoup mieux!! 🥰
La nuit se passe bien, on arrive à se reposer dans le carré entre les checks des 20’. Il ne fait pas encore chaud mais on sent déjà une température qui s’adoucit.
Mercredi 16 décembre 2020 * Jour 4
Ce matin, c’est moi qui prépare les oeufs du petit dej’! Une étape significative sur le chemin de l’amarinage!! Après avoir mangé, j’apprécie même me laver les dents face à ce désert de mer (les matins précédents, ce moment était plutôt un atroce parcours, de la saisie de la brosse à dent jusqu’au rinçage des dents, à terminer au plus vite!)
Notre route étant trop à l’ouest, nous décidons de nous mettre en plein vent arrière pour faire une diagonale SO. C’est le moment de gloire du tangon!
Signes du mieux être à bord : nous avons enfin fait un check du réservoir, des passes-coque, et des fonds de cales.. tout est sec!! 🙌🙌 (Enfin pas tout à fait pour les fonds de cales mais rien d’inquiétant, ça doit être lié a la petite pluie du début). Et surtout, le meilleur des signes, … nous avons mangé du chocolat!! Vous dire comme on était bizarres : pas envie de chocolat pendant 3 jours!! Ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps! Autre sujet de grande fête : la douche, enfin!!!!! Elle est bien savourée!
L’après-midi on croise le cargo « Intuition » qui passe à 1 mile de nous. Premier bateau à l’horizon! On discute par VHF, c’est sympa! Il vient du Brésil. C’est dans ces moments qu’on réalise un peu plus la route qu’on fait et notre destination! C’est fou!!
Ce soir, c’est la fête : croque monsieur!! Encore un signe que le moral est remonté!
La nuit se passe bien. Nous faisons entre 7 et 8 noeuds pendant quelques heures, ça fait plaisir! Notre cap n’est pas tout à fait adapté, nous sommes entre 245 et 270 alors que nous visons plutôt 225. Mais tant pis, avec le tangon, pas de manœuvre la nuit si ce n’est pas urgent.
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Jeudi 17 décembre 2020 * Jour 5
Fin des quarts, nous empannons. Puis petit déjeuner en musique : Hanz Zimmer, Rondo Veneziano, et autres musiques qui accompagnent mélodieusement le spectacle que nous offre la mer! C’est grandiose!
Fin de journée le vent nous fait une pointe d’accélération que le régulateur d’allure ne tient pas. Évidemment Jed était aux toilettes à ce moment là, et moi je n’ai fait qu’aggraver les choses, manquant de nous faire empanner involontairement! 😁 On prend des tours dans le génois, puis encore davantage un peu plus tard. La mer s’est bien creusée. La nuit s’annonce plus sportive que les précédentes. Nous sommes bien contents de recevoir le message journalier de papa qui nous donne un point météo actualisé.
Nous mettons le pilote automatique car le régulateur n’a pas tenu plusieurs fois, malgré la voilure réduite. Peut-être est-ce lié à un déséquilibre de poids du bateau ? Car sur l’autre bord il tenait sans problèmes. A creuser, mais pour cette nuit on limite les mauvaises surprises. On se fait pas mal balloter, le bateau grince et la vaisselle s’en donne à cœur joie contre les placards. Le support du pilote bouge légèrement lorsque le pilote force dans les vagues, ce qui fait résonner un « clac » fort dans la cabine arrière (où on dort), un vrai bonheur! La nuit est fatigante, autant pour celui qui est de quart que pour celui qui essaye de dormir.
Vendredi 18 décembre 2020 * Jour 6
Le jour se lève mais se distingue à peine dans ce ciel couvert et cette mer grise. Parfois le vent se calme mais pas la mer, ce qui est pire. Pour le petit dej’ ce sera gâteaux qui nous font envie, pour se donner du baume au cœur et parce qu’on a aucune envie de cuire ni manger des œufs.
Puis finalement les nuages prennent congés et le soleil nous retrouve, que ça fait du bien! Et pour adoucir encore cette longue nuit, des dauphins viennent brièvement nous dire bonjour 😃 Deux d’entres eux font de superbes sauts dans les airs. Moment bref mais qui nous a redonné un grand sourire!
Fin de journée nous profitons du soleil encore bien présent. Presque 19h et il fait encore jour 😀 On savoure car lorsque nous arriverons au 20e parallèle, nous reculerons l’heure d’une heure (nous le ferons régulièrement pendant le voyage pour ne pas avoir de décalage horaire en arrivant en Martinique). En cette douce soirée on se remémore les tout premiers moments avec Levenez. L’occasion de partager la 1ère bière de la traversée!
Début de soirée, Jed prend de l’avance sur de gros nuages gris qui arrivent. Il enroule une bonne partie du génois. Quelques minutes après ça ne loupe pas : notre premier grain. Nous fermons les portes et restons bien à l’abris à l’intérieur 😊 Que c’est agréable un capitaine qui anticipe! Même pas mouillés 😁 Le grain passe rapidement.
On se prépare à égoutter les pattes, quand je pense entendre un bruit d’eau pas tout à fait comme celui de la mer sur la coque. On soulève les planchers, et en effet l’eau était plus proche que la mer!.. Mise en route des pompes de cales et on éponge. Est-ce dû au petit grain? Difficile à dire.
Le vent est encore bien présent cette nuit, on est contents de ne pas avoir le génois complet. Pointe à 28nds de vent dès le premier quart, vitesse allant jusqu’à 7nds juste avec un mouchoir à l’avant. Les vagues, notamment de côté, nous secouent.
Samedi 19 décembre 2020 * Jour 7
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de mon filleul, Augustin 🥰
La nuit n’a pas été très reposante. On essaye de redormir le matin mais ce n’est pas évident car le bateau bouge beaucoup. Le ciel est gris et ne se découvrira qu’en fin de journée. Le vent est toujours très instable. Si on met toute la toile on part au lof dans les rafales, si on ne met pas toute la toile on se fait balloter par la mer agitée. On essaye de trouver l’entre deux mais ça ne donne pas quelque chose de très agréable!
La journée est calme, beaucoup de films. Encore de l’eau dans les fonds de cale. On soupçonne une mauvaise connection des conduits d’évacuation d’eau du cockpit. Jed essaye de regarder, la tête à l’envers dans les coffres, mais on se fait tellement bousculer par la mer que ce n’est pas maintenant qu’on va faire quelques chose. C’est vraiment c..soûlant! Petit coup de mou pour Jed. C’est fatiguant d’être attentifs jours et nuits à des détails comme ça et le support du pilote (car après le « clac », il peut y avoir « crac »).
Fin de journée, alors qu’on est dans le cockpit, vol de poissons volants s’écrasant à nos pieds ! Ils sont énormes !!
Jed commence le quart, et voyant que je dors bien et que je n’entends pas mon réveil, il me laisse dormir pendant 5h au lieu de 3h. Pas très raisonnable pour lui…
Dimanche 20 décembre 2020 * Jour 8
Me voilà bien reposée, Jed beaucoup moins… Je prépare un bon petit dej’ oeufs mollets et pain de mie à la vache qui rie! 🥳 (dans le contexte ça passe très bien!!)
Heureusement qu’on avait pris des forces car le coup dur du jour ne tarde pas à arriver. Le support du pilote a lâché… ce qui signifie qu’on ne peut plus l’utiliser. Encore une fois le moral en prend un coup. Que fait-on ? Direction Cap Vert pour réparer le support ? Ou on continue direction les Antilles en espérant n’avoir aucun problème sur le régulateur ? L’option 1 signifie 3 jours au près dans des conditions déjà pénibles au portant (ressenti pire au près)… L’option 2 est un pari qui peut devenir un enfer si le régulateur d’allure a un problème (= nous devrions nous relayer à la barre jours & nuits pour les 2 prochaines semaines). La décision n’est vraiment pas facile. Le moral baisse, on en a marre. Pour le moment la traversée n’est pas un moment de plaisir. Il fait trop froid pour savourer être dehors, ça bouge trop pour vivre correctement dedans. On passe donc nos journées allongés à regarder des films. Et tous ces problèmes seront encore du temps de travaux à l’arrivée, alors qu’on espérait enfin profiter plus qu’entretenir le bateau. Impossible de se projeter sur la suite du voyage, sur d’autres traversées encore plus longues. Ambiance doutes et « soulitude » ! Pour la décision Cap Vert ou Antilles, la tendance est à continuer mais on laisse mûrir la décision pendant la journée.
Le soleil n’a jamais été aussi présent qu’aujourd’hui, ça tombe bien pour apaiser les cœurs! Nous passons un bon moment dans le cockpit à discuter. On aime bien ces moments de discussions tous les deux, et avec ces conditions de début de traversée ça faisait longtemps. C’est bon de se retrouver!!
Fin d’après-midi (enfin pas si « fin » que ça car aujourd’hui nous avons remonté d’une heure), nous confirmons notre décision de continuer vers les Antilles. Décision prise, on avance et on fait confiance. Nous nous sommes mis plein vent arrière et le bateau bouge beaucoup moins. La soirée est agréable et douce en température. On apprécie dîner dehors.
La nuit se passe bien, Jed n’entendant pas son réveil cette fois-ci c’est moi qui le laisse dormir un peu plus.
Lundi 21 décembre 2020 * Jour 9
Le réveil est le plus agréable que nous ayons eu : grand soleil et déjà les polaires tombent au petit déjeuner! Petit coup de moteur pour recharger les batteries (car ciel couvert + utilisation du pilote ces derniers jours). Nous changeons le tangon de côté. Avec un temps pareil, quelle joie de prendre une douche!! Les shorts sont de nouveau de sortie!! Avant le déjeuner ce sera apéro bière & fuet catalan en plein soleil! C’est vraiment bon pour le moral ce soleil.
Au réveil de la sieste, et en allant à la sienne, Jed me crie « bye bye, tu m’appelles si tu as besoin ! ». Voyant que je ne comprends pas pourquoi il crie, il me dit avec son grand sourire « c’est parce que le bateau est tellement grand! » (on était à 1m). Fou rire de quelques minutes à ne pas pouvoir avaler mon chocolat! Pendant sa sieste je reçois la visite d’un oiseau tout blanc qui essaye de se poser sur le bateau. Il essaye une première fois sur le bord, à l’extérieur des filières mais il ne tient pas. Il essaye ensuite sur les panneaux solaires mais le bateau bouge trop et il glisse donc repart. Je suis un peu triste pour lui parce que s’il essaye de se poser comme ça sans être effrayé de ma présence c’est qu’il doit être épuisé, et je ne sais pas s’il trouvera un autre bateau avant de mourir de fatigue.
Belle soirée profitant du soleil, en écoutant la playlist « fiesta »! Puis quelques croques monsieur et au dodo! La nuit se passe bien, même si on a pris un mauvais cap pendant plus d’une heure. On a pu vite le corriger malgré le peu de vent. Petite crainte de rentrer dans une pétole vers 05h mais le vent revient finalement.
Mardi 22 décembre 2020 * Jour 10
Premiers paincakes au nutella pour le petit dej’! Pas mal du tout!! 😋 Sous un beau soleil, je commence le livre « prophètes de la Joie » que ma marraine nous avaient offert. Jed est posé à l’intérieur et alterne films et livre. Après le déjeuner nous restons un long moment à discuter dans le cockpit.
En prévision du diner, je prends plaisir à éplucher des patates par dessus bord, sur le passe avant tribord. Dîner très agréable avec une température douce. Nous repensons aux accolades (ouch c’est pas très covid 😬) du départ avec Massimo et Manfred, de purs moments humains, cadeaux…
Nous recevons le message météo de papa. Hier le message se terminait par « JO ». Nous n’avions pas compris pourquoi. Aujourd’hui il se termine par « YE » 🧐 Je compte le nombre de jours avant et Noël… Ça y est, compris !!!!! Il nous souhaite Joyeux Noël avec les 2 caractères restants du message météo journalier. J’en suis amusée et très touchée! 😊
Nous ne dormons pas très bien cette nuit, ni celui qui est dans le lit, ni celui qui veille. Un bruit de plus en plus fort nous questionne. Ça a l’air de venir du régulateur d’allure.
Mercredi 23 décembre 2020 * Jour 11
Dans la matinée Jed trouve d’où vient ce bruit. Il provient bien du régulateur d’allure… Une des patte de fixation s’est dévissée, elle bouge de droite à gauche, probablement en ayant creusé le bois et agrandi les trous dans la coque. Ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle ! 😣 D’autant plus que nous n’avons pas de pilote fonctionnel. Nous revissons les fixations, Jed sur la jupe, moi faxée dans les coffres, un vrai bonheur dans le roulis!! Tout est resserré, c’est une bonne chose. Malheureusement nous n’avons pas réussi à repositionner exactement au même endroit la fixation qui bougeait. Le régulateur d’allure étant en fonctionnement (et il doit le rester car nous devons être 2 pour visser et tenir l’écrou, donc il n’y a personne pour tenir la barre) c’est difficile de faire mieux. On espère que ça ne va rien abîmer.
Dans un moment d’accalmie en fin de journée nous pouvons mettre en route le dessalinisateur. Ce n’est pas souvent que nous pouvons le faire à cause du roulis (car il fait sortir le passe-coque de l’eau régulièrement, et si le dessal pompe de l’air au lieu de l’eau cela abime fortement le moteur de l’appareil) donc c’est une super nouvelle! Pendant que le dessal tourne nous mettons en route le moteur pour ne pas trop descendre le niveau des batteries. Jed se rend compte que l’alternateur n’envoie pas exactement le bon voltage aux batteries. Est-ce dû au récent changement du coupe batterie ? Car nous n’avons rien touché d’autre vers les batteries récemment*. Nous vérifions aussi le réservoir de gazole bâbord et constatons que tout le tuyau d’arrivée de carburant (qui est plein) suinte. Pas de fuite mais comme s’il transpirait du gazole.
Ça commence à faire beaucoup à encaisser pour le capitaine!…
*dans les derniers jours il constatera qu’en fait il n’y a pas de problème
Jeudi 24 décembre 2020 * Jour 12
Ce matin, c’est toilette complète en plein soleil! Très agréable!!
La soirée est toute grise, nous sommes entourés de grains… Ils sont bien visibles au radar. Nous restons enfermés à l’intérieur, nous faisant balloter par la mer car la voile est réduite. Puis le vent monte, un grain passe, puis un autre, … Rien de violent mais ce n’est pas très joyeux.
La nuit est toujours brumeuse. Nous passons entre les grains.
Vendredi 25 décembre 2020 * Jour 13
C’est un matin de Noël sombre, gris et brumeux. La menace de quelques grains est encore là.
Ça n’aide pas à améliorer le moral du bord.
Le soir nous remontons d’une heure.
Samedi 26 décembre 2020 * Jour 14
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de mon parrain ! 😀
Dès la fin du petit dej’ nous devons resserrer la fixation du régulateur d’allure qui bouge à nouveau. La journée est toute ensoleillée, je termine mon livre sur le teck chaud. L’après-midi passe, je prends plaisir à nettoyer des petites choses à bord (rouille sur les grilles d’aérations des coffres, écailles de poissons volants sur le bimini, …) Au moment du dîner une petite pluie nous oblige à rester à l’intérieur, portes fermées. On a très chaud. L’utilisation de la cocotte minute n’arrange rien.
Pendant mon quart Jed se lève pour qu’on empanne car le cap n’est vraiment pas bon.
Dimanche 27 décembre 2020 * Jour 15
Après un petit dej’ ensoleillé, on change le tangon de côté. Ça nous donne un coup de chaud ! Direction la douche ! 😀
Le temps étant calme (nous avançons à peine à 4nds et la mer est plate) nous en profitons pour faire fonctionner le dessal. Au bout de 3 minutes je vois Jed sortir une des boite de la pharmacie dehors 🤨 Je vais voir à la salle de bain (où elle est stockée) : tout est trempé. On a oublié d’ouvrir une vanne pour le dessal, ce qui a rempli l’évier et l’a fait déborder, notamment sur les caisses de pharmacie… Je me charge de vider les 2 caisses pour sécher et trier ce qui est foutu ou non (par chance seules les boites en cartons et certaines notices sont irrécupérables, pas de pertes de médicaments). Pendant ce temps Jed vide l’atelier de ses affaires puis pompe les fonds de cales de la salle de bain et de l’atelier. En manipulant un pack de bière (rangé dans l’atelier) une bière se perce et se déverse dans le carré… 😬
Le reste de l’après-midi est serein, quelques empannages, nous passons l’après-midi dehors. Encore un empannage en début de soirée. Nous remontons d’une heure supplémentaire aujourd’hui.
Nous dormons très bien pendant la nuit.
Lundi 28 décembre 2020 * Jour 16
Petit déjeuner agréable sous un soleil de plomb.
Aujourd’hui je me lance dans la confection d’un bracelet brésilien avec de la garcette (petite drisse). Je n’y arrive pas tout de suite et le recommence plusieurs fois. Ça m’occupera toute la matinée! La garcette n’étant pas le fil idéal pour cette création (oui peut-être aussi que c’est moi qui ne suis pas douée pour ça!), je décide de finalement faire un bracelet en tresse. Et me voilà enfin avec mon bracelet à la cheville! 😃 Pour le plus grand bonheur de Jed ! 😝 Mais comme il me voit toute contente il sourit et s’amuse tendrement de ce qui est pour lui une faute de goût 🥰
Après une journée assez calme en vent, nous accélérons un peu.
Selon les messages de nos papas, le boîtier spot qui émet notre position régulièrement n’a pas émis depuis la nuit dernière. Jed le rallume. J’espère qu’ils ne se sont pas trop inquiétés pendant ces dernières 24h.
La nuit commence, en avant pour les quarts. Depuis quelques jours la lune est pleine et très lumineuse. Elle éclaire la mer comme en plein jour. Pendant mon dernier quart j’aperçois entre les gouttes des dauphins. La pluie m’empêche de les admirer vraiment mais c’est chouette de les savoir avec nous!
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Mardi 29 décembre 2020 * Jour 17
Il a plu toute la nuit et ça ne s’arrête que vers 15h. On étouffe un peu dans le bateau tout fermé. Lorsque la pluie s’arrête il y a un calme étonnant, autant du ciel que de la mer. C’est hors du temps. Mais le répit est de courte durée. Jed fait une bonne sieste l’après-midi et moi je rédige ce que vous lisez! 😊
Nous nous couchons espérant ne pas mourir de chaud dans le hammam qui est en train de se constituer! Premier quart je règle fréquemment la voile, le vent fait n’importe quoi. Pour tenir le cap, nous passons de 180 à 80 degré du vent! A 05h Jed me réveille pour des manœuvres. J’enfile ma veste de quart par dessus le pijama et sors. Quelle ambiance bizarre! Il pleut, le ciel est bas et gris, il n’y a pas beaucoup de vent. Je vois le livre de Jimmy Cornell ouvert sur la table du carré (pourquoi pas comme lecture de quart, mais j’ai un doute!) Jed m’explique que le vent a encore tourné, et qu’il y a plusieurs « symptômes » d’une dépression (vent qui tourne, pression qui chute). Ce qui est étrange dans des alizés établis, mais comme tout est étrange autour de nous, difficile d’y voir clair. En parallèle papa nous envoie plusieurs messages météo au lieu de 1 habituellement, et Erick nous envoie un message « Comment va Levenez ? On s’appelle dès que possible ». Dans le contexte, ces messages inhabituels alimentent nos questionnements sur ce qui nous attend. On voit un éclair à l’horizon, puis un autre. Jed appelle papa pour avoir des précisions sur la météo. Si on peut éviter d’aller au coeur de la dépression ou droit sur un orage, on serait contents!! 😁 Confirmation de papa et d’Erick qu’on peut maintenir le cap. On avance, au moteur… Et à la barre, puisque le pilote n’est pas fonctionnel! (C’est la limite du régulateur : il ne fonctionne qu’avec du vent).
Dans la brève discussion papa nous dit que que tous mes frères & sœurs sont là et que tout le monde nous embrasse fort. Ça fait un petit quelque chose ❤️
En prévision d’une éventuelle pluie torrentielle, je vais aspirer les fonds de cales. On est pas encore arrivés en Martinique, ce serait bien inconfortable de faire les derniers jours dans un bateau trempé de l’intérieur.
Mercredi 30 décembre 2020 * Jour 18
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Jérôme & Hélène, mes cousins jumeaux! 🥳
Le jour se lève et les nuages s’estompent. Nous remettons le génois. C’est finalement un beau ciel bleu qui nous tend les bras! On n’aurait pas parié là-dessus!! Mais on est très contents 😀 Vivement que le soleil chasse l’humidité de ces dernières 36h! Le vent est, contrairement à la pétole annoncée, bien présent. Nous avançons à un bon 5nds au près. On ne s’y attendait pas à celle-là : se retrouver face au vent en plein alyzés! Peu à peu le teck retrouve sa couleur claire de quand il est sec 😀 Nous savourons pleinement ce soleil. Pour l’apéro nous avons un invité d’honneur. Un petit oiseau se pose sur les filières. Nous essayons de lui donner à manger mais il ne s’y risque pas et repart après quelques minutes de repos. Nous le reverrons autour du bateau plusieurs fois dans l’après-midi.
Après avoir repris des forces sous ce beau soleil, nous slalomons entre les grains. Les vestes de quart et pantalons de ciré sont de nouveau de sortie! Étant face au vent, qui est faible, nous ne tenons pas du tout notre cap. Nous tentons plusieurs configurations : génois, moteur, rien (pas de voile, pas de moteur, on n’avance plus et on attend de voir), puis on remet le génois. Le vent va et vient mais nous fait finalement suffisamment avancer dans un cap pas trop éloigné de celui souhaité.
Nous dînons devant un magnifique levé de lune. Elle se lève juste dans notre sillage, toute orange, elle est impressionnante. La nuit se passe bien, elle est reposante.
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Jeudi 31 décembre 2020 * Jour 19
Le levé de soleil de ce dernier jour 2020 est superbe! Ce matin nous profitons du temps calme avant un vent plus fort annoncé pour resserrer la fixation du régulateur d’allure par anticipation et retangonner le génois. Ensuite c’est atelier cuisine pour un repas de fête ce soir, un cake en avance, et le déjeuner. Le temps est idéal : grand ciel bleu, mer plate, bon vent qui nous fait avancer à 6nds.
Notre abonnement deezer (musique) bug et nous ne pouvons plus écouter notre musique. Nous nous rabattons alors sur des vieux CD gravés de notre adolescence. Et c’est en fait un super moment!! 😊 Bassunter, dj d’agostino, …! En écoutant de la makina on se demande, amusés, comment Jed pouvait écouter ça au lycée! Ce genre de musiques qui durent 4 minutes mais où il n’y a qu’une minute de mélodie 😄 Nous qui trouvions que la résolution des problèmes du bateau prenait trop le pas sur le « kiff », là on est aux anges!!
Comme annoncé le vent monte de plus en plus et par conséquent la mer se creuse. Notre cap nous met à 145 degré du vent, nous recevons donc les vagues un peu de travers ce qui fait partir Levenez au lof régulièrement. Nous devons aider le régulateur d’allure à remettre le bateau dans l’axe de plus en plus fréquemment. Nous dévions du cap pour être davantage cul aux vagues. On est à 155 degré du vent environ. C’est mieux, mais si on veut arriver en Martinique il ne faudrait pas rester comme ça trop longtemps!! On oublie le dîner de fête et le champagne. Option cake : rapide et efficace. Cette fois-ci pour les quarts, pas de repos pour celui qui veille. Il reste dehors, éveillé et accroché à la ligne de vie. Prêt à rattraper le bateau qui part encore au lof de temps en temps dans les plus grosses vagues. La nuit est intense, et mouillée. Entre les embruns et les grains, on est servis! La lune toujours éclatante est une compagnie réconfortante 🌕
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Vendredi 01 janvier 2021 * Jour 20
Le ciel est chargé de nuages. Le soleil a du mal à se faire voir. Cela m’offre un bel arc-en-ciel pendant le dernier quart 🌈. Et puis petit à petit, les nuages font leur chemin et laissent place à un grand ciel bleu. La mer est pleine de sargasses (algues brunes qui flottent). On petit déjeune ensemble puis on essaye de se relayer pour les siestes, car ce n’est pas encore finit. Avec nos 3h de sommeil cette nuit on est bien fatigués et pas facile de récupérer avec notre allure dynamique 💨 Mais au moins, on avance! 160 miles nautiques sur les dernières 24h! Nous avons passé la barre des 200 miles nautiques restants (sur 2700 au départ)!! 😃
Nous croisons un cargo en milieu d’après-midi, ce qui nous fait dévier quelques temps pour éviter une route de collision.
Les prévisions annoncent encore une nuit bien sportive. Mais cette fois-ci, les départs au lof se faisant un peu plus rares, on la passe à l’intérieur. Les grains aussi sont plus discrets. On se fatigue moins et on dort un peu mieux, même si le lit est mouillé au milieu (on ne sait pas d’où ça vient, et on a pas envie de chercher maintenant! 🥱). Heureusement, ça arrive à 2 nuits de l’arrivée!
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Samedi 02 janvier 2021 * Jour 21
Nous avons très bien avancé cette nuit : 7,4 nds de moyenne! 😃 Par contre on ne pouvait pas tenir le cap… du coup ce matin on rattrape le coup et on se met à 110 degré du vent, ce qui nous fait prendre les vagues de côté. Pas très agréable mais nécessaire. Malgré cela, pour notre dernier petit dèj’ de traversée, je tente de faire du pain maison (option rapide à la poêle – merci Llastarri pour la recette 😉). Pas trop mal pour une première! 😋
L’excitation monte et pourtant on ne réalise pas vraiment, on reste à 100% dans la traversée. Le ressenti est partagé entre l’excitation d’arriver et le fait de ne pas être pressés que cette traversée se termine.
Je m’assoupis l’après-midi et fais une sieste… de 3h!! C’est autant de repos que certaine nuit!
Le soir on croise un cargo au loin. Puis les nuages à l’horizon commencent à s’éclairer… ce doit être la Martinique !!! La VHF frémit à nouveau. Il ne reste plus que 38 miles nautiques 😀 Mais prudence, ce sont peut-être les plus risqués puisque nous sommes près de la côte (bouées, pêcheurs, concentration de bateaux, …) et de nuit.
Nous partons pour un quart de 2h chacun. Lorsque je prends mon quart et fais mon tour d’horizon, surprise : je vois plein de lumières!!!! Oui c’est logique, mais ça fait tout drôle!!! 🤪 De tous les tours d’horizon que j’ai fait pendant les quarts de cette traversée, j’ai vu seulement une fois un cargo. Sinon c’était mer mer mer mer! On est si proches de la côte… ☺️
Ça y est, nous avons chacun « dormi » 2h et nous veillons désormais ensemble dans le cockpit. On voit les lumières de la côte se rapprocher et le nombre de miles nautiques restant diminuer. On savoure ces moments en musique, dans une nuit toujours bien éclairée par la lune. C’est magique! On sent l’odeur de la vase, de la végétation humide, … trop bon!!!!!
Plus que quelques minutes, nous enroulons le génois et allumons le moteur. Je vais à l’avant avec la lampe frontale pour guetter d’éventuelles bouées. Nous en éviterons de justesse. On s’approche mais difficile de distinguer le mouillage. On ne voit que les lumières de la ville. Et puis soudain : « mais… cette lumière ce n’est pas la ville en fait, c’est un feu de mouillage! Et là aussi, et là! » Un ciel de feu de mouillage apparaît. Nous avançons doucement dans le calme de la nuit, cherchant notre place idéale. « Ici on est bien, met 15m! » – « OK. Gling gling gling gling (bruit de chaîne). 15m OK! (…) C’est bon, on a pris ! » Il est 04h30, le bateau est arrêté, ça nous fait tout drôle! C’est un mélange d’excitation, de soulagement, de joie. On ne réalise pas du tout. On n’est plus du tout fatigués!! On reste 1h30 dans le cockpit. Au réveil, nous découvrirons le décor antillais et le charme de ce mouillage Ste Anne 🤩
Bilan à chaud 🤓
Certains moments sont longs, lorsque les conditions ne sont pas agréables et que nous subissons, attendant seulement que le moment passe. Mais la traversée en elle-même, le fait d’être en mer, ne paraît pas long du tout. Dans des conditions correctes, on aurait pu rester encore 20 jours de plus! 😀
Dans les moments subis cités au-dessus, ça arrive. Mais la plupart du temps, non. La nature est un spectacle, continuellement changeant dont on ne se lasse pas. Quotidiennement, il y a la préparation des repas, les repas, la sieste, la rédaction du livre de bord (celui-ci et celui plus technique tenu par Jed), la vérification des fonds de cales. Et le reste du temps : discussions dans le cockpit, livres, films, bracelet brésilien, gestion des problèmes à bord, contemplation des étoiles, de la lune, du levé et couché de soleil selon la météo. Et nous sommes loin d’avoir fait le tour des occupations possibles à bord.
Quand nous sommes chacun allongés de notre côté, en attendant que ça passe, soit pendant l’amarrinage au début soit parce que les conditions nous malmènent.
Grand ciel bleu, mer correcte, bon petit vent ! Avec ça peu importe le programme tout est agréable à faire et à vivre. Dans ces moments on savoure vraiment chaque minute.
Avoir eu un vent pas si stable que ça pour les alizés.
Avoir eu une houle de fond plutôt discrète – nous avions surtout des vagues liées au vent.
L’omniprésence des nuages, nous volant souvent les levés & couchés de soleil.
Le peu de bateau croisés (0 voiliers, 2 cargos à vue d’œil, et 3 lumières de cargo au loin).
Le peu d’animaux observés : deux rapides fois des dauphins, quelques oiseaux – dont deux très près, des poissons volants.
La capacité du corps à s’adapter au rythme de la mer, des quarts, des repas & en-cas une fois qu’il est amariné.
J’en ai déjà parlé mais les plats prêts pour les premiers jours, quand on est pas encore amarinés, c’est vraiment confortable! Et c’est un cercle vertueux car on mange suffisamment, sans se rendre malade à préparer les plats, donc on s’adapte plus vite.
Le thé le matin. On en boit habituellement jamais mais en mer le café ne nous faisant pas envie. En plus le thé est plus simple à préparer! Et pour les premiers jours bien frais, on était content de boire chaud le matin.
Avoir bien préparé le bateau. Même s’il y a eu des petits couacs, tout ce qu’on a fait étaient vraiment sécurisant, tranquillisant et confortable.
Rien. On ne s’est pas dit qu’il nous manquait quelque chose ou qu’on aurait dû préparer ça ou ça en plus.
Bien sûr, on ne parle pas des proches! 🤗 Surtout en cette période de Noël. Mais on les sentait si fort avec nous que c’est comme s’ils étaient dans le bateau!
Si vous considérez que féliciter Levenez, encourager le régulateur d’allure (d’ailleurs, il s’appelle Donald!) et passer un savon aux vagues c’est parler tout seul… alors oui!!
Fait avec amour par Jed & Piline