Faial

La navigation est un peu rude… humide et longue ! Nous sommes au près avec un fort vent. Notre option de voile n’est pas la meilleure, on a hâte d’arriver. 

Faial se dessine et la fin approche. Nous appelons à la VHF le port d’Horta pour demander une place. Le port est plein et malgré notre impossibilité expliquée d’utiliser l’ancre, ils nous disent que la seule option est d’être au mouillage quelque jours en attendant qu’une place se libère. Nous tentons quand même d’entrer. Avec les 30 noeuds de vent dans le port c’est un peu sportif. On vise le ponton à essence le temps d’aller voir la capitainerie, mais la manœuvre est risquée avec autant de vent. Et là, nous voyons des coucous… c’est K2 !!! Ils attrapent les amarres, nous facilitant grandement la manœuvre !! ✨ Place aux formalités et à la négociation d’une place. Le responsable de la capitainerie cherche, regarde sur le plan, regarde par la fenêtre, essaye encore, … pas de place ! C’est tellement impossible pour moi de repartir pour une autre île que je reste assise, sans rien dire. Et puis à un moment il me dit « Ici ça devrait aller ». « What ??? We have a place ? » Oui !!!! Je suis tellement soulagée (et fatiguée!!) que j’explose en sanglots !! Le monsieur n’a rien compris !! 😅 K2 nous aide encore dans les manœuvres et nous voilà amarrés, à couple ! Quelle joie !!! On atterrit et on trouve quelques dernières forces pour vider les fonds de cale pleins d’eau et nettoyer le bateau tout salé. Le GG et Takoun arrivent aussi, et ils sont dans le même état ! 

Horta : ville mythique où les navigateurs qui passent laissent une trace en peignant sur les quais & digues. Il y a des dessins partout ! C’est trop chouette comme ambiance !! Les interactions avec les autres navigateurs sont innombrables. On retrouve ici beaucoup de bateaux copains ou croisés pendant le voyage.

Dès le lendemain je m’attaque aux lessives pendant que Jed part à la cherche d’un soudeur inox pour la réparation de la plateforme. Un bateau copain connait un bateau copain qui a un bateau copain qui a déjà fait appel à un soudeur qui était top ! 😄 De bateau copain en rencontres Jed arrive au soudeur qui peut nous faire le travail en 3 jours à prix raisonnable ! 👌

Nous retrouvons K2 plus posément que pendant les manœuvres d’arrivée, c’est chouette. Nous retrouvons aussi avec émotion Melimila (rencontrés au chantier à Trinidad). Nous passons de supers moments avec le GG et Takoun, et découvrons leur bateau copain L’entourage (croisés très rapidement aux Bermudes) qui sont aussi trop sympa. 

Avec GG et Takoun nous partons 3 jour sur l’île de Pico, laissant les bateaux au port d’Horta (cf. article sur Pico https://levenez2020.com/pico/). 

Fresques des navigateurs !
Partie de saboteur sur le GG !
ça caille !!!
Jean-Marie & Agathe (bateau Mélimila) !

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De retour de cette halte hors de l’eau, nous nous attaquons au remontage de la plateforme qui commence à nous gonfler. Ça avait pourtant bien commencer car le soudeur a fait le travail en 24h. Mais il y avait des choses à reprendre et le sujet nous a bien occupé l’esprit jusqu’à maintenant. Mais ça y est, elle en place, Levenez retrouve son nez et son ancre à poste !

Pendant notre séjour à Pico Yann Quenet est arrivé à Horta. Nous le rencontrons à notre retour. Ce navigateur (qui commence à être un peu connu dans le milieu) a fait le tour du monde en 3 ans sur son voilier Baluchon de 4m par 1m ! 😮 C’est encore une tout autre aventure !! 

Et puis nous laissons parler notre côté artiste en peignant à notre tour une petite fresque sur la digue ! 

Bateau rouge = Baluchon

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On ne découvre finalement pas beaucoup l’île de Faial mais la ville d’Horta nous dévoile quelques paysages paisibles. Nous sommes frappés par la clarté de l’eau aux Açores. On arrive parfois à voir les cailloux au fond de l’eau depuis le haut d’une falaise. 

La petite pause à Pico hors du bateau a fait germé le désir d’un changement de programme (c’est si rare ! 😅) et nous décidons de mettre le cap sur le port de Roscoff (tout près de notre fief breton). Ça veut dire pas d’escale en Méditerranée pour l’été mais le plein de familles, amis et iode bretonne !! Nous souhaiterions arriver là-bas entre mi et fin juillet pour 1 mois. Du coup, le timing s’accélère. La météo est scrutée plusieurs fois par jour dans l’espoir de voir un créneau favorable. Pour l’instant c’est vent de face pendant toute la nav… Dès qu’une opportunité se présente il faudra donc la saisir. En parallèle de la météo on s’active donc sur les petits travaux et checks.

Et puis dimanche, à midi, j’entends « le créneau d’aujourd’hui est pas mal ! ». Pardon ??!! 😳 C’est un peu trop précipité pour moi !! Vous me connaissez, avant une traversée j’ai une to do list bien longue avec un compte à rebours de J-3 au jour J !! Même en repriorisant et en mettant toute notre énergie ce n’est pas possible. Puis, la tête toujours plongée dans la météo, le capitaine – dans sa grande clémence – me dit « sinon demain c’est pas mal ! ». Cela ne me rassure pas beaucoup plus ! 😅 Mais il est vrai que le créneau se tente. Il est déjà 14h30, mon cerveau s’active pour lister ce qu’il faut absolument faire avant le départ. 🤓 Jed part aux courses tandis que je lance les lessives, cuisine quelques plats et nettoie le bateau. Ça peut paraître superflu, mais tout ça joue beaucoup sur le confort en nav. Ça avance, on est efficace. Jusqu’à ce que je réalise qu’il est 18h. Et là je bloque. Il reste tant de choses, impossible de réussir à tout faire. Désemparée je cherche Jed. Je le vois discuter avec un bateau voisin sur le quai. Sur le coup je me demande si j’ai loupé un truc : on a le temps ?! 🧐 C’est même pas un reproche qui germe, c’est vraiment la sensation d’être perdue ou de n’avoir pas saisie un élément de l’équation ! Je sors et lui dis que je vais avoir besoin de lui. J’ai un peu de scrupules à l’arracher de ce moment, il vient à peine de rentrer des courses qu’il a fait et ramenées tout seul à pied… Tout de suite le voilà à mes côtés, serein, souriant, joyeux, me demandant comment il peut m’aider – comme s’il n’avait rien d’autre à faire que de m’aider là où j’en ai besoin. Il n’en faut pas plus pour me faire redescendre. Ses yeux clament que tout va bien se passer, son attitude toute tournée vers mes besoins réconforte … ça va le faire ! C’est reparti. Rangement des courses, aménagement du bateau en mode traversée, rangement du linge, organisation du pont, … ça dépote. Mais le temps passe quand même à toute vitesse. 

Discussion électricité avec papa !
Mont Pico vu du port d'Horta

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21h on s’arrête, laissant le reste pour demain matin. Direction la douche. Puis dîner à l’extérieur, au Peter’s bar (bar aussi mythique à Horta que l’antidote à Carantec !). Malgré la fatigue et l’heure tardive ce moment est trop bon. Même si nous nous sommes réparti les tâches nous avons la sensation d’avoir passé la journée ensemble, les cœurs alignés, en communion. Nous nous sommes touchés l’un l’autre par le courage, la tendresse, la joie apportés dans des tâches et un contexte pas très séduisants au départ. ✨

Nous voilà (presque) prêts, c’est l’heure du départ !! 12 jours de navigation et 15 degrés estimés ! Bretagne nous revoilà !!