On ne découvre finalement pas beaucoup l’île de Faial mais la ville d’Horta nous dévoile quelques paysages paisibles. Nous sommes frappés par la clarté de l’eau aux Açores. On arrive parfois à voir les cailloux au fond de l’eau depuis le haut d’une falaise.
La petite pause à Pico hors du bateau a fait germé le désir d’un changement de programme (c’est si rare ! 😅) et nous décidons de mettre le cap sur le port de Roscoff (tout près de notre fief breton). Ça veut dire pas d’escale en Méditerranée pour l’été mais le plein de familles, amis et iode bretonne !! Nous souhaiterions arriver là-bas entre mi et fin juillet pour 1 mois. Du coup, le timing s’accélère. La météo est scrutée plusieurs fois par jour dans l’espoir de voir un créneau favorable. Pour l’instant c’est vent de face pendant toute la nav… Dès qu’une opportunité se présente il faudra donc la saisir. En parallèle de la météo on s’active donc sur les petits travaux et checks.
Et puis dimanche, à midi, j’entends « le créneau d’aujourd’hui est pas mal ! ». Pardon ??!! 😳 C’est un peu trop précipité pour moi !! Vous me connaissez, avant une traversée j’ai une to do list bien longue avec un compte à rebours de J-3 au jour J !! Même en repriorisant et en mettant toute notre énergie ce n’est pas possible. Puis, la tête toujours plongée dans la météo, le capitaine – dans sa grande clémence – me dit « sinon demain c’est pas mal ! ». Cela ne me rassure pas beaucoup plus ! 😅 Mais il est vrai que le créneau se tente. Il est déjà 14h30, mon cerveau s’active pour lister ce qu’il faut absolument faire avant le départ. 🤓 Jed part aux courses tandis que je lance les lessives, cuisine quelques plats et nettoie le bateau. Ça peut paraître superflu, mais tout ça joue beaucoup sur le confort en nav. Ça avance, on est efficace. Jusqu’à ce que je réalise qu’il est 18h. Et là je bloque. Il reste tant de choses, impossible de réussir à tout faire. Désemparée je cherche Jed. Je le vois discuter avec un bateau voisin sur le quai. Sur le coup je me demande si j’ai loupé un truc : on a le temps ?! 🧐 C’est même pas un reproche qui germe, c’est vraiment la sensation d’être perdue ou de n’avoir pas saisie un élément de l’équation ! Je sors et lui dis que je vais avoir besoin de lui. J’ai un peu de scrupules à l’arracher de ce moment, il vient à peine de rentrer des courses qu’il a fait et ramenées tout seul à pied… Tout de suite le voilà à mes côtés, serein, souriant, joyeux, me demandant comment il peut m’aider – comme s’il n’avait rien d’autre à faire que de m’aider là où j’en ai besoin. Il n’en faut pas plus pour me faire redescendre. Ses yeux clament que tout va bien se passer, son attitude toute tournée vers mes besoins réconforte … ça va le faire ! C’est reparti. Rangement des courses, aménagement du bateau en mode traversée, rangement du linge, organisation du pont, … ça dépote. Mais le temps passe quand même à toute vitesse.