Installation du déssalinisateur

L’eau… on est entouré et pourtant elle est si précieuse à bord! La capacité de nos réservoirs d’eau étant bien mais pas extraordinaire pour notre programme (300L) et l’eau douce étant si importante, et les pack d’eau étant si lourds à porter (n’oublions pas que les courses se font en annexe puis à pied plus ou moins loin 🥵), nous avons fait le choix d’installer un dessalinisateur à bord. Le principe est simple et son nom assez explicite : il s’agit de dessaliniser l’eau de mer pour la transformer en eau douce !

Nous avons choisi le modèle ECO-SISTEMS WATERMAKERS Splash-25 qui a une capacité de production de 25L/H. Il en existe des bien plus puissants, mais celui-là représente un bon rapport qualité / prix / efficacité par rapport à nos besoins.

Avoir un dessalinisateur ne veut pas dire avoir de l’eau douce à volonté et ne plus faire attention à la consommation. Nous nous rendons bien compte de la production nécessaire pour couvrir nos besoins. La production doit se faire en privilégiant des conditions adaptées (pas de mer, pas de gîte, idéalement au mouillage, plutôt régulièrement que longtemps).

Pour cette installation nous avons choisi de condamner une pièce d’eau (nous en avions 2 l’une à côté de l’autre, chacune avec un wc et une douche) en « atelier ». Le dessalinisateur a donc pris la place du wc. Nous avons mis un collecteur à 3 entrées (tube avec plusieurs vannes desservant différents équipements) sur le passe coque (trou dans la coque permettant une arrivée d’eau ou une évacuation) de l’ancien wc en connectant une des vanne pour l’entrée d’eau de mer du dessalinisateur. L’installation est composée d’un pré-filtre, d’une pompe de gavage (moteur de l’appareil), et d’un filtre. L’eau douce produite est directement conduite aux réservoirs. Nous la consommons sans effets indésirables.

Pièces détachées du dessal
Avant : salle d'eau
Après : atelier
Adaptation du sol pour intégrer le collecteur
Collecteur à 3 entrées

Refaire l'ensemble du réseau d'eau

Plan-circuit-eau
Plans du réseau d'eau souhaité
Pied de la pompe à pied installée à l'évier
Notre évier aux trois nouveaux robinets
Mitigeur de la douche de cockpit
Sortie d'eau de mer sous pression dans le cockpit

Dans la catégorie « eau » un gros chantier a été de refaire l’intégralité du circuit d’eau. En effet certaines vannes et connections ne nous inspiraient pas confiance en étant au port, alors en nous projetant loin de tout et de toute possibilité de réparer, nous avons préféré ne pas prendre de risques.

Nous avons donc fait un plan, en fonction de ce qui nous semblait logique, simple et pratique. Jusque là, dessiner les tuyaux n’était pas trop compliqué! Ce qui l’a été davantage fut de comprendre les termes de ce monde inconnu de la plomberie. Comprendre les tailles des pièces parfois exprimées en pouces parfois en mm, comprendre que pour relier le tuyau à la vanne il faut une pièce appelée « embout cannelé », comprendre que parfois c’est « cannelé » et parfois c’est « fileté », comprendre que pour réussir à faire ce qu’on veut il faut jouer avec des embouts mâle/mâle, mâle/femelle, ou femelle/femelle…. tout ça sur internet car nous n’avions pas accès aux magasins. Un beau casse-tête qui nous a valu de longues soirées!! Mais sans regrets, nous connaissons maintenant parfaitement notre installation et serons mieux à même de gérer les éventuels problèmes à venir! 

Dans ce chantier « réseau d’eau » nous avons également remplacé la pompe à eau douce (pompe qui permet de faire venir l’eau sous pression depuis les réservoirs jusqu’à l’évier). Nous avions une pompe avec un vase d’expansion (le principe est que lorsqu’on met en route la pompe cela remplit le vase et constitue ainsi une réserve – plutôt que de se déclencher dès qu’on ouvre le robinet, la pompe se met en route uniquement lorsque le vase est vide pour le remplir à nouveau). Elle faisait beaucoup de bruits et quelques caprices. Nous l’avons remplacé par une pompe « auto-amorçante » (qui se met en route dès qu’on ouvre le robinet). Pour certains c’est une nuisance sonore en plus. Nous prenons ce risque en appréciant ce fonctionnement qui d’une part nous sensibilise à la quantité d’eau consommée (car nous entendons la pompe en fonctionnement dès que nous utilisons de l’eau douce), et d’autre part supprime un élément dans le circuit (le vase d’expansion) et donc des problèmes éventuels (et oui, plus c’est simple moins il y a de problèmes).

Nous avons également déplacé une pompe à pied présente dans l’ex salle d’eau devenue Atelier, pour la positionner au niveau de l’évier de la cuisine. En cas de problème de la pompe à eau douce, ou d’électricité, nous pouvons ainsi toujours faire venir l’eau douce à l’évier. En complément, nous avons installé un nouveau robinet à l’évier (bec verseur simple sans mitigeur).

Dans notre élan nous avons changé les pompes de cales. En effet nous avions 2 pompes de cales « refoulantes » (le plus efficace pour évacuer de grandes quantités d’eau dans les cales). Cependant, elles ont besoin d’être suffisamment immergées pour fonctionner. Hors notre bateau ne dispose pas de puisard (point plus profond dans les cales où toute l’eau des cales se rend naturellement par gravité). Nos fonds de cales sont donc dans une pente trop subtile pour que ces pompes fonctionnent de manière optimales (en cas de grande quantité d’eau cela irait, mais pour les quelques derniers/premiers cm cela ne fonctionne pas). Comme nous ne voulons pas concevoir qu’il soit normal d’avoir et de laisser de l’eau dans les fonds de cales, et que le faire à l’éponge n’est qu’une demie solution, nous avons installé des pompes « aspirantes ». Cela se compose d’une pompe avec un moteur (comme pour la pompe à eau douce) sur laquelle un tuyau est connecté. L’extrémité du tuyau positionné à raz du fond de la cale permet d’aspirer un maximum d’eau.

Autre petite installation liée à l’eau : un mitigeur pour la douche de cockpit (qui est en fait notre douche principale – rares sont les fois où nous nous douchons à l’intérieur). La douche était présente mais uniquement reliée à l’eau froide. Désormais on peut choisir 😀 (sous réserve d’avoir fait du moteur en amont pour que l’eau du chauffe-eau soit chaude!)

La refonte du circuit d’eau a été l’occasion d’ajouter l’eau de mer sous pression. C’est à dire que, comme pour l’eau douce, nous avons une pompe qui fait venir l’eau de mer à l’évier (jusqu’alors, l’eau de mer n’était que sous la ligne de flottaison!) Nous avons installé un nouveau robinet à l’évier (encore!!). Cela nous permet d’utiliser quotidiennement l’eau de mer (vaisselle, lavage de mains, une partie de la cuisine, etc.) et seulement occasionnellement l’eau douce (boire, l’autre partie de la cuisine). 

Nous avons également mis un système d’eau de mer sous pression dans le cockpit, près de la douchette extérieure. C’est un boîtier de sortie d’eau en pression sur lequel nous pouvons brancher un tuyau d’arrosage. Cela nous permet d’arroser le bateau à l’eau de mer (cf. l’article Étanchéité), de rincer les poissons, de prendre des douches à l’eau de mer, de nous rafraîchir en navigation, … 

Pour l’achat d’une grande partie de ce matériel (et de nombreux autres articles) nous avons choisi le site H2R équipement (équipements nautiques et caravanes). Ils ont un large choix d’articles et leurs tarifs sont bien plus intéressants que les ships.